Simulation numérique en astrophysique

 

 

 

 

La section 14 avait entrepris l’an dernier une enquête sur la simulation numérique en astrophysique. Cette initiative a été poursuivie par l’actuelle section, dans le but de faire un état des lieux et d’envisager les moyens à mettre en œuvre pour encourager et soutenir le développement de cette activité. L’INSU et l’IDRIS nous y ont encouragé et accompagnent notre réflexion. En particulier l’IDRIS souhaite mener une politique volontaire en direction des communautés scientifiques, et a mis en place un ingénieur chargé de l’interface avec l’astrophysique, sur le modèle de ce qui a été fait avec grand succès pour la chimie.

Nous avons donc organisé les 14 et 15 Juin 2001 à l’IDRIS deux journées sur la simulation numérique en astrophysique, qui ont été un grand succès : plus de 80 participants, tous très motivés pour présenter l’état de la simulation dans leur domaine, discuter des conditions dans lesquelles s’exerce leur métier, et envisager de manière prospective l’avenir de leurs travaux. L’INSU (qui avait fourni un budget pour les missions) et l’IDRIS (qui assurait l’organisation matérielle) y étaient représentés, ainsi que les sections 13 et 07.

Un comité d’organisation a été mis en place, composé de Victor Alessandrini (IDRIS), Gérard Chanteur (CETP et CP4), Pierre-François Lavallée (IDRIS), Hervé Le Treut (LMD, représentant la section 13), Fabrice Mottez (CETP), Guy Pelletier (LAOG, section 14), Alain Roux (CETP, ex-section 14), Chantal Stehlé (DASGAL, section 14), Michel Tagger (CEA Saclay, section 14), Pierre Valiron (LAOG, CP4 et INSU), et Jean-Claude Vial (IAS, président de la section 14). Afin d’assurer une couverture maximale des activités très diverses de notre discipline nous avions choisi de croiser les approches : en accord avec les présidents des programmes et GdR, nous avions invité des orateurs pour 9 exposés thématiques par grand domaine scientifique, et des animateurs pour 6 tables rondes par grand type de code. La réunion avait commencé par des exposés introductifs de J.C. Vial (Section 14), V. Alessandrini (IDRIS) et P. Valiron (INSU/CSA), ainsi que d’A. Roux rapportant les résultats de l’enquête menée par la section.

Les situations sont très diversifiées : depuis le groupe amené, par les outils et les enjeux, à une approche quasi industrielle, à l’équipe encore satisfaite d’une approche plus artisanale et locale, et au chercheur isolé qui a récupéré " sur étagère " un code existant ; et depuis le code tournant sur des stations (ou fermes de stations) locales, à celui qui exploite toutes les ressources des grands centres (à commencer par l’IDRIS), voire à l’usage de cartes à base de processeurs hyper-spécialisés dans le calcul à n-corps.

Un premier bilan permet toutefois de relever une certaine convergence des préoccupations : nous sommes à un tournant, où la simulation numérique se complexifie et se spécialise très fortement (par l’algorithmique, par l’évolution des processeurs et de l’architecture des grands ordinateurs, par le volume des données générées mais aussi par l’extension de la physique prise en compte), alors même que son usage diffuse très rapidement dans l’ensemble de la discipline. Il est donc nécessaire d’obtenir la reconnaissance des besoins spécifiques propres à la simulation numérique. Ces besoins sont financiers et humains, mais concernent aussi les modes de travail, de financement et de recrutement, ou même le rôle particulier des post-docs favorisant l’échange ou l’importation de codes. Il est également nécessaire d’assurer une reconnaissance de la simulation numérique (qui peut dans certains cas se comparer au développement d’instruments) dans l’évaluation des chercheurs et de leurs travaux.

Bien que l’accord ne soit pas unanime (mais on peut y voir la trace de préoccupations différentes en fonction des communautés thématiques concernées), il semble donc utile d’envisager la création d’une structure permettant d’organiser, d’encourager et de favoriser le développement des activités de simulation numérique, et d’en faire une activité spécifique reconnue en tant que telle dans notre discipline. Cette structure devrait être transversale, ne se substituant pas à l’effort que doivent mener les programmes et GdR, mais adaptée à un métier plutôt qu’à une activité scientifique. Cela mènerait donc à envisager une Action Spécifique ; son rôle essentiel ne serait pas de financer l’activité des chercheurs, mais de répondre aux besoins particuliers de ce métier et de préparer son avenir.

Parmi les objectifs fixés à cette structure, on peut donc penser à :

 

 

Avec l’accord de la section, une proposition dans ce sens pourrait être déposée auprès de la CSA pour la session d’automne.